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"Écoutez la voix des haricots" : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager.
J'ai beaucoup aimé ce livre, une histoire tout en douceur, comme une fable. Il y a trois personnages principaux.
Sentarô est gérant d'une boutique de restauration rapide, spécialisée dans les dorayaki qui sont des pancakes fourrés à la pâte de haricots.
Sentarô est là par obligation, il n'est pas vraiment heureux, il boit trop d'alcool, il est conscient que ces patisseries ne sont pas très bonnes, son rêve, c'était d'être écrivain.
Un jour arrive une vieille dame, Tokue, elle veut à tout prix travailler pour Sentarô, même avec un salaire dérisoire, elle a fait de la pâte d'haricots pendant 50 ans, elle a envie de se rendre utile.
Il y a Wakana également, jeune lyceenne, abandonnée par sa mère qui devient amie avec Santarô et Tokue.
Tokue arrive un petit peu comme une fée, elle parle aux haricots, elle les écoute, elle est très secrète, elle apporte le bonheur.
Mais elle a aussi un secret, une terrible maladie qu'elle est a eu adolescente et qui a encore beaucoup de conséquences sur sa vie aujourd'hui.
S'il est beaucoup question de patisseries, ce n'est pas ce que je retiendrai de ce livre, j'ai découvert que les léproseries ont existé jusqu'à très recemment au Japon alors même que la maladie était irradiquée. 300 personnes qui avaient eu la lèpre dans le passé étaient toujours enfermés, privées de liberté jusqu'en 1996 et l'abrogation de la loi , sur la prévention de la lèpre avec l'internement des malades.
Ce livre aborde aussi la peur face à cette maladie même des années après. La majorité sont restées vivre dans ces sanatoriums rejetée par leur famille.
En comparaison, en France les lépreux n'ont jamais été bannis de la société, ni enfermés à vie, ils étaient envoyés en sanatorium le temps de se soigner. Ils étaient cependant écartés de la société, on retrouve dans les églises, des trous dans les murs extérieurs afin que les malades puissent assister à la messe sans être en contact avec la population.
Malgré tout ça, cette histoire est remplie d'optimisme et de bonheur.
Il y a bien-sûr de nombreux passages gourmands.... J'ai tenté l'an passé de faire de la pâte d'Anko , n'ayant pas le secret de Tokue, je n'avais pas trouvé cette pâte exceptionelle ! Je vais piquer la recette des doryaki de Santarô je les garnirai peut-être avec une crème au matcha ou alors j'essaierai les kawara-senbei.... rendez-vous dimanche....
Hilde a lu ce livre il y a quelques temps : Durian Sukegawa, Les Délices de Tokyo – Le Livroblog