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Roland Dorgelès est né en 1886 à Amiens. Il est journaliste jusqu'à ce qu'il s'engage volontairement en 1914, dans l'infanterie. "Les croix de bois" est son plus grand succès, il obtient le prix femina et est élu à l'académie Goncourt en 1929.
Le livre est le témoignage de ce qu'ont réellement vécu les soldats dans les tranchées, pendant la première guerre mondiale. C'est la première fois que je lis un livre sur cette période où c'est un soldat qui raconte, on ne le fait pas parler, c'est lui qui écrit son histoire avec toutes ses absurdités et ses horreurs, ce qui donne l'impression d'être à ses côtés. Le narrateur Jacques Larcher, est en réalité Roland Dorgelès.
Le Nouveau s'est présenté à moi :
Gilbert Demachy.. Je faisais mon droit...
Et je me suis fait connaître :
- Jacques Larcher. J'écris...
Dès son arrivée, j'ai compris que Gilbert serait mon ami, je l'ai compris à sa voix, à ses mots, à ses manières. Tout de suite je lui ai dit "vous" et nous avons parlé de Paris. Enfin je trouvais quelqu'un avec qui m'entretenir de nos livres, de nos théâtres, de nos cafés, de nos jolies filles parfumées. Rien que les noms que je prononçais me faisait revivre un instant le bonheur perdu."
On partage la vie d' une dizaine de soldats, venus des 4 coins de France, de tous milieux sociaux.
Les chapitres se succèdent sans lien entre eux, certains se passent dans les tranchées, d'autres dans la maison qui les hébergent, d'autres au café.
On ne sait pas où ni quand se passe l'action, sans doute en 1914 ou en 1915 mais on sait que la guerre a déjà fait beaucoup de victimes, de nombreuses crois de bois ornent le bord des routes, d'où le titre du livre.
On s'était battu en septembre dans ce pays et, tout le long de la route, les croix au garde-à-vous s'alignaient, pour nous voir défiler.Près d'un ruisseau, tout un cimetière était groupé. Sur chaque croix flottait un petit drapeau, de ces drapeaux d'enfants qu'on achète au bazar et cea tout claquant donnait à ce champs de morts un air joyeux d'escadre en fête.
De longues scènes décrivent les tranchées, les blessés, d'autres montrent le ridicule, l'absurdité du capitaine qui lors de la revue demande au soldat comment il s'est sali comme ça !
Comme il nous tourne le dos, plusieurs copains se décoiffent furtivement et, s'étant craché dans les mains, collent de leur mieux leurs cheveux rétifs. Malheureusement le capitaine ne s'intéresse pas qu'aux cheveux. Il remarque tout : le bouton qui manque, le point de rouille au fusil, le brodequin mal graissé, la tâche de boue sur la cartouchière et la voix glaciale, il demande :
- Où vous êtes-vous sali comme ça ?
Quelle drôle de question ! ..
Pour être honnête, j'ai survolé certains passages et la fin également, trop de précisions, de détails dans la souffrance que chacun a endurée, peu en réchapperont et ceux-là seront marqués, blessés à vie par cette horrible guerre.
Les croix de bois est une lecture de commune avec Blandine et Nathalie dans le cadre du challenge "première guerre mondiale".