Photos, Normandie, Lectures, Cuisine
Lecture commune avec Blandine, Nathalie et Anne dans le cadre du challenge
"2023 sera classique".
Je me suis fait embrigader par Nath pour cette lecture...
"Chiche ! on commence ce soir avec 20 pages minimum..."
j'ai dit oui... mais je n'avais plus le livre papier, j'ai donc commencé ma lecture sur l'appli "google play livres" mais avec ce support, il y a juste mon petit doigt qui bouge pour tourner les pages, ce n'est pas suffisant pour me tenir éveillée, à cela s'ajoutent les longues descriptions qui ont agi tel un somnifère...
Mais tout ça s'est arrangé lorsque j'ai trouvé un vrai vieux livre en brocante avec la bonne odeur qui va avec.
Emma est une jeune fille qui vit à la ferme avec son père. Elle découvre ce qu'elle croit être la vraie vie à travers ses lectures, des histoires d'amour idyllique.
Lorsque le jeune docteur Charles Bovary s'intéresse à elle et la demande en mariage, elle est heureuse, ça y est, elle aussi va vivre la passion, la grande vie...
Malheureusement, elle est très vite déçue, par son mari, qu'elle trouve finalement bien fade, par ses voisins, par la ville où il ne se passe rien.
Elle croit découvrir ce monde qui lui est inconnu mais tant espéré lorsqu'elle et son mari sont invités au bal du château voisin...
Ce fut donc une occupation pour Emma que le souvenir de ce bal. Toutes les fois que revenait le mercredi, elle se disait en s'éveillant : " Ah ! il y a trois semaines, j'y étais ! " Et peu à peu, les physionomies se confondirent dans sa mémoire ; quelques détails s'en allèrent, mais le regret lui resta.
Dès lors, elle étouffe dans cette vie étriquée. Même sa fille ne suffira pas à son bonheur, elle la délaisse.
Charles, établi à Tostes possède une belle patientèle mais Emma se plaint sans cesse qu'il n'y a rien à Tostes, il accepte de déménager à Yonville- l'abbaye... En lisant la description de ce village on comprend vite qu'il ne se passe pas grand chose non plus, là-bas...
... il n'y a plus ensuite rien à voir dans Yonville. La rue (la seule), longue d'une portée de fusil et bordé de quelques boutiques, s'arrête court au tournant de la route. Si on la laisse sur la droite et que l'on suive le bas de la côte Saint-Jean, bientôt on arrive au cimetière.
A l'auberge, où le couple s'installe, vit également un jeune homme, Léon, clerc de notaire.
Comme il s'ennuyait beaucoup à Yonville, où il était clerc chez maître Guillaumin, souvent M. Léon Dupuis reculait l'instant de son repas, espérant qu'il viendrait quelque voyageur à l'auberge avec qui causer dans la soirée...
Léon, est sincérement amoureux d'elle, elle l'aime bien , passe beaucoup de temps avec lui, mais joue les vertueuses , amoureuse de son mari. Ne pouvant supporter de vivre près d'elle, il part à Paris. ce qui plonge Emma dans une nouvelle dépression.
Rodolphe, propriétaire d'un domaine composé d'un château et de deux fermes feint d'avoir des sentiments pour elle, Emma croit entrer dans le monde merveilleux de ses rêves
Elle se répétait : " j'ai un amant ! un amant ! Elle allait donc posséder enfin les joies de l'amour, cette fièvre du bonheur qu'elle avait désespéré. Elle entrait dans quelque chose de merveilleux où tout serait passion, exaste, délire...
Mais elle est juste une proie de plus tombée dans ses filets, lorsqu'elle s'en rendra compte, elle tombe malade, ne veut plus vivre, est désespérée.
Charles qui aime sa femme et voudrait qu'elle retrouve la santé, ne sait pas comment la sortir de cette torpeur, l'emmène au théatre de Rouen, voir et écouter un opéra... Cette soirée agit comme un médicament miracle, l'ambiance d'une telle soirée, la réveille, réveille ses rêves endormis, oui ,elle aussi a le droit d'espérer...
Un battement de coeur la prit dès le vestibule. Elle sourit involontairement de vanité, en voyant la foule qui se précipitait à droite par l'autre corridor, tandis qu'elle montait l'escalier des premières. Elle eut plaisir, comme un enfant, à pousser de son doigt les larges portes tapissées ; elle aspira de toute sa poitrine l'odeur poussiéreuse des couloirs, et, quand elle fut assise dans sa loge,elle se cambra la taille avec une désinvolture de duchesse.
C'est alors que Léon croise de nouveau son chemin, il l'aime toujours, elle aussi, ils ont donc une liaison. Mais Emma devient trop envahissante, Léon prend peur et rompt avec elle...
Mais je n'ai pas encore parler du marchand Mr Lheureux, homme peu scrupuleux, qui flaire les bonnes affaires avec Madame Bovary, elle dépense sans compter, lorsqu'elle hésite, il la convainc de payer plus tard, elle s'endette. Charles n'a aucune idée de ce qui se trame...
C'est finalement ce marchand qui causera la perte d'Emma, puis de Charles, sans oublier la petite Berthe qui aura une enfance bien malheureuse.
Mon avis :
Que dire de Madame Bovary ? Elle m'a fait penser à Jeanne dans "une vie" de Maupassant. A force de lire des vies de rêve, elles attendent l'Amour tel qu'elles l'ont découvert à travers leurs lectures.
Emma n'est jamais satisfaite, elle épouse Charles, très vite elle comprend que ce n'est pas lui qui mettra du piment dans sa vie... Elle cherche le bonheur ailleurs, elle sera trompée, elle en voudra toujours plus, elle ne sait finalement pas ce qu'elle veut.
Je pense que si elle avait épousé le prince charmant, il ne serait pas resté charmant très longtemps, Charles n'est sans doute pas le mari dont elle rêvait, mais aucun homme n'aurait fait l'affaire , je crois ! :-)
J'ai pensé souvent, que Charles fermait les yeux par amour pour sa femme, qu'il se doutait de ses infidélités, mais non , la fin nous montre qu'il n'a rien compris...
Il aimait vraiment sa femme, ne savait pas comment la rendre heureuse, sans doute qu'il est naïf, il nous est décrit comme quelqu'un sans grande ambition, excepté lorsqu'il se croit capable d'un exploit en chirurgie, qui s'avère être un désastre. Il m'a fait mal dans les dernières pages ce pauvre Charles.
Je ne me souvenais pas de la fin, que j'ai trouvé particulièrement horrible, là encore Flaubert ne nous a pas épargné les détails de l'agonie d'Emma. Et Il n'était pas obligé d'écrire un tel destin pour la petite Berthe... Cette fin est trop moche.
J'ai lu beaucoup de classiques dans une autre vie, ce sont mes premières lectures. Même si Flaubert n'est pas mon auteur préféré , (Zola reste mon chouchou) il faut quand même reconnaître que tous ces mots qui nous détaillent une situation ou un lieu, c'est beau, on visualise très bien la scène, tel un tableau.
Voilà pourquoi j'aime beaucoup ce challenge classique, il me force à relire ces livres, différents, plus difficiles que ce je lis aujourd'hui. Les débuts de ma lecture ont été laborieux mais finalement j'ai passé quelques bons moments en compagnie d'Emma et de Charles.