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Balade au fil de l'Automne # 1
Rendez-vous chaque jeudi avec Hilde, Jojo et Syl pour des balades au fil de l'automne.
Parmi les 13 choses que j'aime lorsque l'automne arrive ce sont les journées du patrimoine, j'aime pendant ce week end découvrir des lieux d'ordinaire fermés au public, bien souvent des églises, quelques fois des châteaux.
Jusqu'en 1977, Honfleur avait son hôpital, construit sous le règne de Louis XIVe , on peut encore voir sa façade. Hôpital transformé en logements aujourd'hui.
Il était occupé par la communauté des soeurs hospitalières de Saint-Augustin chargées de soigner les malades et de prendre soin des vieillards, la chapelle jouxtait cet hopital.
Pendant la première guerre mondiale, l'hôpital fut appelé "hôpital 113"
"Novembre 1914. Honfleur, hôpital auxiliaire 113. Dans les couloirs, les infirmières s’affairent autour des blessés et des 222 lits que compte l’hôpital militaire ouvert depuis le 6 septembre. Parmi elles, Lucie Delarue-Mardrus (1874-1945). Durant ces premiers mois de la Première Guerre mondiale, la poétesse, romancière, journaliste, historienne, sculptrice et dessinatrice est aussi infirmière de la Croix-Rouge. À Honfleur, qui accueille depuis peu un centre d’instruction pour les recrues belges, elle s’occupe surtout des soldats du Roi Albert Ier : « Une infirmière m’a demandé naïvement, un matin, à l’hôpital, « si je savais aussi parler le flamand ». Je regrette de dire que je ne sais pas, car ce doit être une bien belle langue. J’aime sa rudesse, son énergie, quand les soldats belges s’interpellent de lit à lit, le long des salles de notre blanche ambulance », rapporte-t-elle dans un récit daté du 27 novembre. Une centaine de blessés sont arrivés à Honfleur le 5 du même mois. Ce sont des survivants de la terrible bataille de l’Yser où l’armée belge a perdu 41 500 hommes.
Cette fin d’année 1914 est terrible pour la romancière à succès (elle a déjà publié une dizaine d’ouvrages). La fatigue accumulée l’empêche d’assurer en même temps ses fonctions d’infirmière et de journaliste. Sans détour, elle exprime son rejet de la violence guerrière : « Les ambulances, avec leur chargement de pansements, d’antiseptiques et d’instruments de chirurgie destinés à cette jeunesse bien portante qu’on allait blesser, me révolte. » (source)
Construite en 1580, la chapelle a subi de nombreuses transformations au XVIIIe siècle.
Fermée depuis 1977, elle a été vendue à la ville d'Honfleur en 1991, malheureusement elle a subi de nombreuses détériorations, qui ont continué après 1991 puisque en 1996 ce sont les tuyaux de l'orgue qui sont volés...
L'association "les racines d'Honfleur" a cependant oeuvré pour la restaurer : deux vitraux, les murs et la voute du choeur des fidèles ainsi que la sacristie ont été rénovés.
La chapelle était "séparée" en trois, le choeur des dames, réservées aux Soeurs, le choeur des fidèles et la partie réservée aux malades. L'hopital était relié à la chapelle par un couloir, que les Soeurs laissaient ouverts afin que les malades puissent entendre la messe.
Sépulture, à l'intérieur de la chapelle, de Soeur Sainte-Mélaine fondatrice de l'hopital en 1669