Une correspondance incomplète, des clichés clandestins, un journal codé, voilà les premières cartes du jeu de patience que va mener Elisabeth Bathori, historienne de la photographie, et qui l'emmènera bien plus loin qu'elle ne le pensait.L'odeur de la forêt est une traversée de la perte, à la recherche des histoires de disparus, avalés par la guerre, le temps, le silence. Mais il célèbre aussi la force inattendue de l’amour et de la mémoire, lorsqu’il s’agit d’éclairer le devenir de leurs traces : celles qui éclairent, mais aussi dévorent les vivants.
Comme souvent , finalement, c'est la photo de couverture qui m'a attiré, des soldats de la 1ere guerre mondiale derrière des appareils photos, voilà qui m'intrigue, en lisant la 4eme de couverture mon intérêt augmente encore et ce malgré les presque 800 pages que comptent le livre.
Cette histoire est captivante, on découvre la destinée de cinq personnes sur une période de cent ans.
Elisabeth , historienne de la photographie et de la carte postale ne se remet pas du décès de son compagnon, jour après jour elle s'enfonce dans la dépression. Jusqu'au jour où une vieille femme, Blanche, lui donne plusieurs lettres écrites par son oncle , soldat dans les tranchées en Ardennes.
Quasiment toutes les lettres sont adressées au poète Anatole Massis.
L'odeur de la forêt - Hélène Gestern
Massis, handicapé suite à un accident pendant son adolescence, ne peut pas aller au front, il est affecté au bureau de la censure, chargé de contrôler que les soldats n'en disent pas trop sur ce qui se passe réellement dans les tranchées dans les lettres qu'ils envoient à leur proches.
Alban dans ses lettres évoque souvent une amie d'enfance, Diane, dont Elisabeth trouvera le journal intime, journal codé , Diane avait pris mille précautions pour que personne, jamais, ne sache ce qu'elle y écrit. Pourquoi ?
Plus Elisabeth avance dans son enquête, plus on comprend que la correspondance entre Alban et Anatole n'est pas ce qu'elle laisse penser, il ne s'agit pas de laisser une trace de la vie quotidienne dans les tranchées, les deux hommes s'étaient donnés la mission de montrer les horreurs de cette guerre, sans rien cacher.
De 1916 à aujourd'hui, l'histoire traverse deux guerres et ses horreurs, on y croise des lâches, des traitres, des fous, des amours impossibles et curieusement c'est grâce à la correspondance d'Alban qu'Elisabeth reprend goût à la vie, elle se prend d'amitié pour lui et son désir le plus cher est qu'éclate la vérité. Le comportement d'individus en 1916 aura des répercussions dans la vie d'autres personnes jusqu'à aujourd'hui.
Mon avis : Malgré ses 742 pages, ce livre se lit très vite, il n'y a pas de longueur, petit à petit le puzzle prend forme, parfois l'auteur fait parler un personnage sans nous dire qui il est, ce qui ajoute aux interrogations. Je suis parfois retournée en arrière, relire certains passages, pour vérifier si mon hypothèse était la bonne, si je n'avais pas manqué un détail. Plus on avance dans la lecture plus on s'interroge jusqu'au dénouement final.
Il y a des passages assez durs, la description des photos du "dirty book" , la nuit d'horreur de Diane, la torture de Tamara par les nazis mais c'est un livre que j'ai aimé lire et dont je me souviendrai.
Challenge 1ere guerre mondiale de Blandine, de 14-18 à nous -
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B
Blandine
03/01/2021 23:42
Tu me donnes vraiment très envie de découvrir ce roman. J'aime lorsque le temps passe et apporte des réponses! Merci pour la découverte et ta participation :-)