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"Souffle la chandelle, je n'ai pas besoin de voir la couleur de mes idées"
Germinal d'Emile Zola, (1840-1902) est le treizième roman de la série des Rougon-Macquart, on y retrouve en personnage central Etienne Lantier, fils de Gervaise Macquart et Auguste Lantier (personnages de l'assommoir).
Germinal c'est l'histoire d'une grève des ouvriers miniers dans le nord de la France, qui espèrent quelques centimes de plus, juste pour pouvoir manger du pain chaque jour...
Ce roman nous montre avec tellement de vérité la cruauté du monde dans lequel vivent les mineurs. Zola avec tous les détails dont il est coutumier nous faire vivre la misère de ces pauvres gens, on découvre plus particulièrement la famille Maheu, couple avec 7 enfants, ouvriers modèles depuis 5 générations. ils ne possèdent rien, la mine ne les nourrit même pas, mais ils ne se plaignent pas et arrivent après leur travail à avoir un peu de bon temps.
Le contraste est saisissant entre le milieu bourgeois et le monde des ouvriers, les détails chez les uns et les autres nous montrent deux mondes diamétralement opposés qui ne peuvent pas se comprendre.
Avant l'arrivée d'Etienne Lantier qui passait là par hasard , cette famille, les Maheu, vivait dans la misère mais était une famille soudée, s'entraidant, les Maheu ne possédait qu'une seule chose les sentiments qui les unissaient.
Etienne Lantier est à l'origine de la grève, il a poussé les mineurs à cesser le travail, à se révolter pour une vie meilleure.
Après le passage d'Etienne Lantier il ne reste rien à cette famille, "la Maheude" a perdu son mari et 3 de ses enfants, la grève est un échec, rien, les mineurs n'ont rien obtenu et ont tout perdu.
Plus on avance dans la lecture de ce livre plus on est oppressé, je me suis dit mais ce n'est pas possible tant de misère. Au fil des pages la famille est décimée, on a envie de dire Stop ! y'en assez, laissez vivre les enfants au moins, mais non, la descente aux enfer commence avec Alzire, 9 ans, qui meurt de la fièvre, Maheu sous les tirs des soldats, Zacharie, 21 ans, meurt en voulant sauver sa sœur ensevelie au fond de la mine, et enfin Catherine, 15 ans qui meurt d'épuisement et de faim;
Etienne, lui s'en sort miraculeusement, il ne faisait que passer, la mine n'est pas son milieu. Bien sûr il n'a été que l'accélérateur d'un mouvement qui grondait depuis un moment, mais je trouve que c'est injuste de la part de Zola de le laisser vivre, il reprend la route vers Paris, ou il souhaite continuer la lutte sociale.
Alors sans doute que cette grève n'a pas été inutile et qu'elle et les autres qui suivront apporteront une vie meilleure aux 4 enfants qu'il reste à la Maheude, tout ça n'aura pas vain.
Zola était l'auteur préféré de mon adolescence, il y a très longtemps que je n'avais pas relu un de ses romans, ce challenge était l'occasion. Je ne suis pas déçue, j'aime toujours autant ses descriptions tellement réelles, ses personnages attachants, la vraie vie. Maintenant que j'ai replongé, je pense relire tous les rougons-Macquart.